La famille était d'une discrétion exemplaire ...
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la famille De Gaulle

La famille du Général était d'une discrétion exemplaire, rarement égalée dans les annales de la République. Ce n'était pas sa fille, Mme de Boissieu, ou sa belle-fille, Mme Philippe de Gaulle, qu'on aurait vues assistant à une présentation de haute couture, ou discutant du prix des choux-fleurs sur un marché en souriant à l'objectif. Il fallut la mort du Général pour que toute la France pût contempler sa famille au complet et à visage découvert, livrée qu'elle était, dans l'impuissance de sa douleur, à l'avidité des photographes de presse qui la mitraillaient devant la tombe ouverte.
Jamais découragés de traquer cette proie inaccessible qu'était la famille du président de la République, ces mêmes photographes de presse, du vivant du Général, réussirent un coup de maître en captant l'image de Charles junior, fils aîné de Philippe et alors âgé de seize ans, attablé à une terrasse de café en compagnie de... Johnny Halliday !
Le châtiment du grand-père président ne se fit pas attendre. Charles de Gaulle junior fut convoqué en audience à l'Elysée. Une audience tout à fait officielle avec attente préalable dans le bureau des aides de camp, lesquels n'osaient exprimer leur compassion à ce coupable, ou plutôt à cette victime.
Le tour de « M. Charles de Gaulle » arriva enfin. Les aides de camp introduisirent l'adolescent, au front duquel perlait la sueur, et, on peut bien l'avouer, refermèrent la porte du bureau présidentiel aussi lentement qu'il leur fut possible, dans l'espoir d'entendre quelques bribes de l'explication. Ils n'entendirent rien, mais ils virent. Et ce qu'ils virent fut le Général debout, muet, immobile, derrière son bureau, tel la statue du Commandeur, et tendant à bout de bras le cliché accusateur vers son petit-fils !

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De Gaulle après 1947